Je t’aime
Je ne le crierai pas, je ne l’écrirai plus
C’est le cœur qui est roi mais un roi déjà mort
Le plus profond émoi, la plus haute vertu
L’auront jeté à bas dans un puit de remords
Je ne l’écrirai pas, je ne le crierai plus
Que la mémoire, hélas, de ces temps révolus,
M’enveloppe et m’enlace, aux souvenirs, pendue
Que mon âme est si lasse à ce rêve perdu
Je ne le dirai pas, je ne laisserai plus
Ce souvenir enfoui au plus profond de moi
Ce rêve d’autrefois, qu’un bel ange déchu,
Par une si triste vie, ainsi, en moi, grava
Je ne lâcherai pas, je ne le dirai plus
Que cet amour en moi, comme un poison violent,
Coule dans cet émoi comme un fruit défendu
En est la cause en soi de cet état latent
Je ne le crierai pas, je ne l’écrirai plus
Je n’en ai plus le droit, cela m’a rendu fou
Je ne le dirai pas, ça n’appartient qu’à moi
Que ce violent émoi n’est ainsi révolu
Je ne l’écrirai pas, je ne le crierai plus
Que vivre loin de toi je vis dans un enfer
Tairai jusqu’aux larmes de ce bonheur indu
]T’aimerai au-delà de ce qui peut se faire