Quand les amours
Je cherche les aurores sur un fond de cristal
Où des lumières d'argent inonderaient le ciel.
Je puise au fond des jours les saveurs de nos rêves
Quand les amours dorés se fondent sur nos vies.
Des arpents de rayons aux rougeurs écarlates
Inondent mon soleil d'un calice vermeil
Et des millions de fleurs glissent dessus l'asphalte
Exhalant un parfum que je ne connais pas.
Je cherche tout le jour ce mouvement synchrone
Avec une harmonie de paix et de candeur,
Des bonheurs partagés que plus rien ne divise
Et cette envie d'aimer, plantée au fond du cœur.
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Regarde
Regarde devant toi, regarde !
Vois le soleil se coucher derrière un rideau bleu,
Entends le bruit des vagues, le chant des âmes,
Le cri du fou hurlant son nom perdu sur le limon.
Regarde cette absence réduite à l'abandon,
Ce cœur que tu pourrais choyer, si tu le désirais !
Ton corps est statufié dans un granit informe
Sur qui coulent les pluies, rebondissent les vents.
Accueille en ce présent je t'en prie,
Cette noble caresse pour effleurer tes larmes,
Puis laisse-toi guider sans l'ombre d'une crainte
Par cette émotion tendre, enchantée de l'amour.
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Aux cris des vagues
Prends doucement la main que je te tends, serre la fort.
Que nos genoux s'effacent sous le poids de nos jours
Pour que volent tes gestes quand tu m'ouvres les bras
Et que notre amitié, si elle n'est souveraine,
Me transforme en amante où je suis sacrée : Reine.
Que nos corps sur le sable, s'affaissent,
Insoumis à l'effort, cédant à la faiblesse
De nos souffles brûlants, saccadés et violents,
Fondus aux cris des vagues qui hurlent notre amour.
~~
Langage
Le chant de notre amour
Est l'un de nos présages,
Ainsi donc il parcourt
Bien au - delà des âges
Nos chagrins et nos doutes
En dérobant au temps,
Pour ouvrir notre route,
Entraves et tourments.
A quoi bon chevaucher
Tant de mélancolies,
Dans ce présent lié
A nos deux corps unis ?
S'il fallait chaque instant
Se soumettre aux douleurs,
Que seraient nos élans
D'amour et de bonheur ?
Ma présence secrète
S'offre à cet abandon
Amoureuse, discrète,
J'effleure ton prénom
Prononçant en silence
Au rythme de mon sang,
Ces mots hors de l'absence :
Je t'aime,
Tout simplement.
~~
La feuille
Que ne suis - je devenue feuille,
Pour m'abriter de ton regard
Puis effacer enfin la trace
Des souvenirs qui me suivaient ?
Que ne suis - je devenue chant,
Pour envoûter à l'unisson
Toutes tes malices vivant,
Ôtant mon âme du sommeil ?
Que ne suis - je devenue mésange
Ou rossignol, portant ma voix
Dans les noirceurs épanouies
Des nuits glaciales de l'ennui ?
Et pour échapper à ta grâce
Qui par trop de zèle grandit,
En me voulant couver sans doute,
Mais me faisant courber l'échine,
Que ne suis - je devenue étoile
Pour briller au sommet du ciel
Loin de tes yeux, loin de ta voix
Me tenant hors de toute atteinte ?
Et
Que ne suis - je enfin soleil,
Pour réchauffer de mes rayons
Ton pauvre petit cœur d'hiver
Qui rêve toujours à l'été ?
~~
Dommage
Je n'ai pas su trouver la porte qu'il fallait
Pour entrouvrir ton cœur ou ta simple conscience,
Je n'ai pas eu les mots qu'il aurait fallu dire
Pour que ton âme écoute un seul instant la mienne.
Mais il ne sert à rien de pleurer sur cela
Pourtant je tais en moi tous ces caches - misère
Afin de ne sombrer jamais jusqu'aux enfers
Et dire oui à la vie puis sourire chaque jour.
~~
J'ai vu
Mes amours se sont envolées,
En même temps, une hirondelle
Sur ma fenêtre s'est posée
Faisant son nid sous la poutrelle.
Et ma maisonnée en été
S'est reverdie d'une parure
Belle et chaude, ayant laissé
Mes sentiments sous la froidure.
Le chant de l'automne a jailli
Telle une source au crépuscule
Et mille embruns ont envahi
Les airs chargés de particules.
Mon présent d'or est arrivé
Pareil à ce vin de saison
Que la treille a su nous donner,
Tirant sa sève du limon.
Et j'ai vu refleurir la rose
Quand son temps semblait écoulé,
Avec son parfum, mille choses
Ont perdu le goût d'âpreté